Avec quelques bouteilles de vin restantes du repas yakitori de la veille, ainsi qu’un Riesling ouvert pour des gambas deux jours plus tôt, on a décidé de préparer un tempura à la maison pour tester les accords avec une large gamme de vins blancs. Nous avons aussi tenté un rouge du Languedoc, qui n’a finalement pas marché du tout, et que nous omettrons.
Sauvignon de Saint-Bris
Le premier vin de la série est un Sauvignon Blanc léger de Saint-Bris. Clothilde Davene produit aussi une cuvée ‘vieilles vignes » superbe de minéralité, mais l’entrée de gamme que nous goutions aujourd’hui était plus typé du cépage, avec des notes d’herbe fraiche et une acidité tranchante très Chablisienne. Pas étonnant, car il est produit plus ou moins dans la même zone.
Le vin c’est très bien tenu, et s’est révélé être le plus polyvalent avec les tempura, bien que la note herbacée s’est un peu heurté au poivron vert, et a dominé le renkon (racine de lotus). Par contre, cette même touche verte a sublimé l’asperge, avec des notes florales émergeant en bouche et une belle fraicheur qui prolonge la finale. C’est encore cette fraicheur qui a fourni la clé de l’accord avec la crevette et le calmar, et en particulier l’okra très « neba-neba » (gluant), en revitalisant le palais entre chaque bouché. La sauce tsuyu a fait ressortir une petite touche d’agrumes plutôt agréable dans le vin.
Riesling sec du Rheingau
Ce Riesling allemand, dont il me restait un fond de bouteille de notre anniversaire de mariage, est produit par Peter Jakob Kühn, un des domaines phares en biodynamie (une rareté dans la région). Avec deux jours de plus au frais pour s’ouvrir complètement, le vin s’est montré incroyablement intense et explosive d’arômes et de complexité.
Bien que le vin ne s’est montré compatible avec tous les tempura, il brillait si parfaitement de ses propres qualités que les subtilités du plat furent relégué au deuxième plan. La sauce tsuyu apporta encore plus de fruit et d’épices au vin, et celui-ci pris le dessus tout le long du repas, sans nous déplaire tellement il était bon! Finalement, ce blanc de caractère se serait sans doute mieux aligné avec la délicatesse du tempura dès son ouverture, alors qu’il était plus réservé et équilibré.
Vermentino Corse
Vin blanc riche et généreux de Corse, j’avais acheté cette bouteille spécialement pour le diner. Antoine Arena est le porte-drapeau de l’AOC Patrimonio et ses blancs sont particulièrement appréciés. Bien que la crevette eu peut-être un peu de mal face à ce blanc corsé, ce dernier s’est accordé relativement bien avec tous les tempura, sans pour autant ajouter beacoup. Finalement, ce style présente peu de risque, mais n’enthousiasme guère.
En conclusion, alors que le Sauvignon Blanc a donné des beaux accords avec la plupart des tempura, je pense qu’un blanc plus minéral offrirait plus d’émotions. Je choisirai un Chablis 1er cu ou Sancerre, mais tenterai aussi un Sauvignon Blanc du Chile ou d’Afrique du Sud provenant des régions littorales. Toutefois, le Champagne reste le roi de la friture, et dans ce cas, un blanc de blancs particulièrement minéral fera parfaitement l’affaire!
